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Comment aider les élus/élues locaux à relever, à leur échelle, les défis des transitions en matière écologique, sociale, démocratique, économique ? Les aider à se former pour trouver des réponses adaptées aux enjeux et injonctions, souvent paradoxales, qui traversent les territoires ruraux et périurbains ? Leur permettre d’accommoder de nouveaux modes de coopération avec les habitants, les acteurs locaux, les collectivités de leurs territoires ou les intercommunalités pour permettre l’appropriation large des enjeux de transition et dessiner des solutions adaptées ? De prendre de la hauteur et de trouver leur juste rôle face à la diversité des dispositifs d’appui, et ce dans un paysage institutionnel en recomposition ? Les aider à retrouver, enfin, des marges de manœuvre individuelles et collectives, dans un contexte où il est de plus en plus complexe d’être élu local ?  

Fruit d’une enquête menée auprès d’une trentaine d’élus/élues franciliens, ce cahier d’idées produit dans le cadre de notre programme (Dé)formations retrace les défis que doit relever la formation des élus/élues pour les aider à passer à la vitesse supérieure en matière de transition. Il propose une série d’idées et de modules à tester – certaines sont déjà en cours d’expérimentation sur le terrain, par l’Institut Paris Région et les autres partenaires du projet. Il s’adresse à tous ceux qui, de près ou de loin, s’intéressent à la formations des élus/élues : organismes de formation bien sûr, mais aussi collectivités, acteurs publics ou para-publics désireux d’expérimenter d’autres manières de les embarquer, élus/élues soucieux de tisser de nouvelles coopérations au sein de leurs territoire, réseaux, etc.…

Quelques-unes de ces pistes, en guise d’avant-goût : 

– Il existe de nombreux freins structurels pour s’engager dans une formation lorsque l’on est élu/élue. Se former, c’est consommer un temps contraint qui n’est pas directement rentabilisé, c’est quitter le terrain, admettre qu’on ne sait pas tout, parfois fragiliser sa légitimité… Il semble nécessaire d’identifier les bons prérequis pour enclencher la démarche. Pourquoi ne pas concevoir un outil d’auto-diagnostic individuel et collectif, pour explorer avec un ou des élus/élues les formes que peut prendre la formation à la transition, prioriser leurs besoins et convaincre ceux qui se sentent les plus éloignés de la transition qu’ils ont souvent déjà un pied dedans…?

– L’enjeu de transition implique, pour les élues/élus locaux, une évolution en termes de mode d’exercice du pouvoir et de posture. Comment  mieux s’appuyer sur les acteurs locaux, sans lesquels celle-ci ne peut s’enclencher ? Appréhender les conflits locaux que suscitent parfois les projets de transition dans leur traduction opérationnelle ? Sortir la tête du guidon et imprimer une ambition collective, une vision systémique, trouver de nouveaux mécanismes de coopération, accepter le temps de l’expérimentation plutôt que l’urgence du résultat ? Nous testons un dispositif d’élus/élues enquêteurs, pour les aider à faire des pas de côté, changer de rôle, glaner l’expérience à sa source, etc.

– La formation des élus/élues est pensée comme un droit individuel, et s’adresse ainsi à chacun  d’eux pris isolément. Pourtant, notre enquête a fait ressortir l’importance, pour les élu.e.s de faire équipe, d’embarquer, d’échanger ; ils/elles se sentent souvent esseulées face à l’impératif de transition écologique. Pour y remédier, travaillons diverses formes de pair à pair : nous avons imaginé un test inspiré des Groupes d’Entraide Mutuelles, qui mettent l’accent sur l’auto-formation, l’horizontalité, le principe de pair-aidance, pour créer un cadre protégé et leur permettre de partager et d’avancer sur un problème commun.

Toutes ces idées sont conçues pour être testées, ré-interprétées, améliorées, combinées avec d’autres. Parcourez ce document comme un livre de recettes dans lequel picorer en fonction du menu à cuisiner (plutôt besoin de faciliter l’accès à la formation en apéritif, ou de faire système sur un territoire en plat de résistance?) et des ingrédients dont vous disposez (élus/élues en pair à pair, panaché techniciens et habitants, formateurs-contributeurs, etc.?).  L’objectif est que chacun se saisisse des propositions qui l’intéressent pour se les approprier, les améliorer, les transformer. Nous espérons qu’elles viendront nourrir vos propres démarches, créer de nouveaux échanges et faire de ce projet un commun. Et maintenant, à vos fourneaux !

Pour télécharger le cahier, c’est ici. Pour en savoir plus sur le projet, partager un retour d’expérience sur la formation des élu.e.s ? Ecrivez nous: de-formations@la27eregion.fr !

 

 

 

 

images: Jeanne Schelle, Pratico Pratiques